Fontana / 514 159 (Intl), 25 janvier 1993
Bonus*
David Thomas : voix, mélodéon, guitare (Postcard)
Jim Jones : guitare, orgue Hammond B3, claviers, voix
Tony Maimone : basse, synthétiseur EML
Scott Krauss : batterie, percussion, claviers
avec
Al Clay : divers claviers, guitare (Postcard)
Titres signés Thomas - Jones - Krauss - Maimone sauf Fedora Satellite, Cutler - Feldman - Jones - Krauss - Maimone - Thomas.
Production : Al Clay
Ingénieur du son : Lou Giordano
Studio : Outpost Recording Studio (Stoughton/USA)
Masterisation originale : Bob Ludwig (Masterdisk/NYC/USA)
Graphisme original & Photos : John Thompson
Images vidéo : Tom Kafka & John Thompson
Illustrations : Peter Blegvad
Graphisme de la réédition (2007) : John Thompson
Enregistrement au Outpost Recording Studio (Stoughton/Massachusset) du 20 avril au 29 mai 1992 par Lou Giordano. Mixage au Blue Jay Recording Studio (Carlisle/Massachusset) du 31 mai au 14 juin 1992
Notes sur les bonus :
Come Home (Hague Mix) a été mixé par Stephen Hague aux RAK Studios (Londres) le 2 août 1992.
Fedora Satellite a été enregistré par Paul Hamann à Suma du 28 au 31 janvier 1989 et mixé par Pere Ubu. Ce titre est paru sur le simple Love Love Love
Les trois derniers titres ont été enregistrés pendant les sessions de l'Outpost Recording Studio, spécialement pour être utilisés en "face B". Ils étaient auparavant restés inédits.
Label | Référence | Pays | Date | Commentaires | |
---|---|---|---|---|---|
Fontana/Phonogram | 514 159-4 | Intl | 25/01/1993 | mc | |
Fontana/Phonogram | 514 159-2 | Intl | 25/01/1993 | cd | |
Imago Records | 72787-21024-4 | US | 6/04/1993 | mc | |
Imago Records | 72787-21024-2 | US | 6/04/1993 | cd | Mercury/Universal | 9846820 | Intl | 16/04/2007 | cd | * Master de 1992 (sf bonus) |
Pochette originale UK (1993)
Pochette originale US (1993)
mc, Fontana (1993)
mc, Imago (1993)
Premier album du groupe à ne pas sortir en vinyle.
Encore des différences entre les éditions originales anglaise et américaines : le lettrage est entouré vert dans la première, jaune dans l'autre. La photo du métallurgiste est plus grande sur cette dernière. Elle est inversée sur la réédition Mercury.
Il existe deux versions différentes du cd dans l'édition européenne, indiquée "intl" dans le tableau ci-dessus. La première est présentée avec la couleur bleue classique du label Fontana. La deuxième est avec un fond magenta. Caractères et emplacements des textes sont différents sur ces deux versions même si la mise en page Fontana est respectée avec le logo du label en haut du cd sur fond doré. Il est possible que la version magenta soit celle diffusée au Royaume Uni.
Pas de remastérisation pour l'édition Mercury. Les bonus ont été mastérisés par Paul Hamann et David Thomas à Suma en janvier 2007.
Les notes du livret de la réédition Mercury sont signées David Stubbs
II y a des gens qui aiment encore Talking Heads, qui les aimeront toujours quoi qu'ils disent, quoi qu'ils chantent et, en somme, quoi qu'ils fassent. Ce n'est pas exactement de l'aveuglement, plutôt de la fidélité, ce sentiment trop humain qui permet à Ange, Genesis, Pink Floyd ou Thiéfaine d'exister bien au-delà de leur date de péremption. Mais il y a aussi des gens qui aiment le roquefort, la moisissure, et ce sont d'ailleurs peut-être les mêmes. Ne leur jetons pas la pierre. II nous vient en effet à l'esprit que cette fidélité pourrait être moins musicale que sentimentale. Fidélité à des souvenirs, fidélité à une décennie, les années 70 pour Ange, Genesis et Pink Floyd, les années 80 pour Talking Heads et Pere Ubu. II y a des gens qui refusent de vivre avec leur époque et écoutent des disques comme on se réfugie dans des anfractuosités de l'espace-temps. Mais le problème avec Pere Ubu, c'est que, contrairement à Talking Heads jusqu'à il y a peu, ils s'étaient arrêtés. Pas de disque entre 1982 et 1988. Split en plein vol : ce qui contentait des romantiques comme nous. Et puis ils reviennent : un disque, puis deux, puis trois. Une permanence, toutefois, dans le charme : la voix de David Thomas, organe bizarre, névrotiquement dandy, un peu comme si Bryan Ferry avait eu trop tard les oreillons. Bien.
L’autre problème avec Pere Ubu, c'est qu'au début des années 90, un groupe est venu réactualiser leur folie : Pixies. Pas étonnant, du reste, que Frank Black ait récemment piqué à David Thomas son clavier : Eric Feldman. Ecoutez par exemple sur ce nouvel album de Pere Ubu le morceau intitulé Kathleen. On dirait Velouria. Un Velouria sage et doux, un vieux Velouria. Ainsi finissent les grands groupes : non en eux-mêmes, mais par rapport à une glaciation de la concurrence. Du coup, ce n'est strictement pas un hasard si ce qu'il reste de beau, de péniblement beau chez Pere Ubu, est tout ce qui, d'une manière ou d'une autre, exprime la perte, le veuvage : Wasted et les deux morceaux en bout de piste, aux évidents liens de causalité, intitulés Story of My Life et Last Will & Testament. Les vieux garçons des années 80, je crois, adoreront. En revanche, les infidèles qui se souviennent de la magnifique formule d'un critique américain (" Pere Ubu est à Devo ce que Schoenberg fut à Irving Berlin ") mais qui écoutent aujourd'hui Sebadoh, jetteront sans doute au gros Thomas un commentaire pénible, du style: "Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable".
Arnaud Viviant, Les Inrockuptibles, n°43, Mars 1993
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