The Art Of Walking

Art Of Walking

Rough Trade Rec. / Rough 14 (UK), Juin 1980

  1. Go
  2. Rhapsody In Pink
  3. Arabia
  4. Young Miles In The Basement
  5. Misery Goats
  6. Loop
  7. Rounder
  8. Birdies
  9. Lost In Art
  10. Horses
  11. Crush This Horn

Bonus

  1. Misery Goats (Jew's Harp)#
  2. Arabian Nights*#
  3. Tribute To Miles#
Textes

David Thomas : voix, organ, batterie ("Lost In Art")
Mayo Thompson : guitare, piano, voix (lead sur "Loop" & "Horses")
Allen Ravenstine : synthétiseurs EML 101 & 200
Tony Maimone : basse, piano, orgue
Scott Krauss : batterie, percussion, cuivre, boîte à rhytmes

Titres signés Krauss - Maimone - Thomas - Ravenstine - Thompson sauf "Horses", Thompson.

Production : Pere Ubu & Paul Hamann
Ingénieurs du son : Paul Hamann
Studio : Suma Studios (Paisneville/Ohio)

Graphisme original : John Thompson
Photos : Mik Mellen
Graphisme des rééditions (1999) : John Thompson

Charts "indies" anglais :
n°3 le 13 septembre 1980, présent pendant 7 semaines

Enregistrement

Enregistré et mixé en janvier 1980 aux studios Suma.

Notes sur les bonus :
Arabian Nights est la version vocale du titre "Arabia", enregistrée pour le second master de 1980 (voir ci-dessous).
Tribute To Miles est la version éditée de "Young Miles In The Basement", préparée également en 1980. Le titre est proposé dans son master 1994.
Misery Goats (Jew's Harp) est une version alternative du titre, trouvée lors de la préparation et insérée dans le coffret "Datapanik In The Year Zero" en 1994.

Editions

Label Référence Pays Date Commentaires
Rough Trade Rough 14 UK Juin 1980 lp 1er pressage avec Arabia
Rough Trade Rough 14 UK Août 1980 lp 2ème pressage avec Arabian Nights
Rough Trade Rough US 4 US 1980 lp 1er pressage avec Arabia (1800 ex.)
Rough Trade Rough US 4 US 1980 lp 2ème pressage avec Arabia Nights
Rough Trade Rough US 4 US 1980 lp 3ème pressage avec code barre
Rough Trade/Barclay 200171 France 1980 lp
Rough Trade/Barclay 300171 France 1980 mc
Rough Trade/Phonogram 6435 084 Allemagne 1980 lp
Rough Trade/Phonogram 7106 084 Allemagne 1980 mc
Base Record Rough 14 Y5 Italie 1980 lp Voir variante ci-dessous
Go International/Base Rec. Rough 14 / GI LP 14 Italie 1980 lp
Rough Trade/Japan RTL-4 Japon 1981 lp
Rough Trade Rough CD 14/Rough US 4 UK/USA 1989 cd
Bomba BOM818 Japon 26/05/1999 cd * Master de 1994
Cooking Vinyl COOK CD 157 UK 1/11/1999 cd * Master de 1994
Thirsty Ear THI 57079.2 USA 16/11/1999 cd * Master de 1994
S4 496674 2 Italie 1999 ? cd * Master de 1994
Get Back GET 81 ou 081 Italie 2001 lp * Vinyle 180gr, pochette ouvrante
Get Back GET 90081 Italie 2004 lp * Vinyle rouge
Get Back GET 81 / 081 Italie 2004 ? lp * Vinyle 180gr, pochette ouvrante
Cooking Vinyl COOK CD 157 UK 03/2010 cd *#, Director's Cut, Master 2008
Fire Records FIRECD364 UK/ROW 18/03/2016 cd Master de 2015
Fire Records FIRELP364 UK/ROW 29/04/2016 lp Master de 2015

Master de 1994 - Transfert digital à une résolution de 44.1 khz / 20 bit et mastérisation par David Thomas et Paul Hamann (Studio Suma).
Master de 2008 - Transfert digital à une résolution de 192 khz / 24 bit par Paul Hamann (Studio Suma).
Master de 2015 - Paul Hamann a digitalisé les bandes 2 pistes analogiques originales à la plus haute résolution disponible (192 Khz/24 Bit) (Studio Suma/2015). Brian Pyle a mastérisé les fichiers ainsi obtenus. L'édition vinyle a été finalisé dans le respect de leur source analogique par Pete Norman (Vinyl Tweek, Londres). Pour l'édition cd, les fichiers ont été convertis (44.1 Khz/16bit) à l'aide de Izotope Advanced Sample Rate Conversion et MBIT.

Art Of Walking Rough Trade Japon

Rough Trade Japon (1981)

Art Of Walking Test pressing

Test pressing (1981)

Art Of Walking Rough Trade

Rough Trade, cd (1989)

Art Of Walking Director's Cut

Director's Cut, UK (2010)

Deux versions de cet album sont sorties chez Rough Trade UK. A l'origine, Arabia était un instrumental (4mn58s). A la suite de remarques de "commerciaux" pensant qu'il y avait trop d'instrumentaux sur l'album, David Thomas a enregistré un texte et le morceau fut renommé Arabian Nights (3mn57s). Young Miles In The Basement fut raccourci et renommé Tribute To Miles. Un second master est préparé. Par erreur au moment de la fabrication, le master original fut utilisé pour le premier pressage (juin 1980) (5 à 6000 exemplaires). Les pressages suivants furent réalisés à partir du master corrigé (août 1980).
A noter que, quel que soit le pressage, le titre imprimé sur la pochette est Arabia et non pas Arabian Nights. Ce qui n'arrange pas les affaires des "complétistes" quand il s'agit de trouver l'une ou l'autre des versions. Signalons que le premier pressage est plus courant, plus facile à dénicher que le second. Sachez également que sont gravées sur le premier pressage, près de l'étiquette centrale, la référence "Rough 14 A2" et la mention "A porky prime cut too" sur la face A. Sur la face B, nous trouvons au même endroit "Rough 14 B1" et "A nudder porky prime cut too". Sur le second, il y a respectivement à la place "Rough-14-A" et "Rough-14-B", pas de "porky" mais un "Masterdisk HW".

Les éditions française (Barclay), allemande (Phonogram) et japonaise (Rough Trade) ont été pressées à partir du master corrigé. Les éditions italiennes (Base & Go International) ont été réalisées à partir du master original.

Un premier pressage américain de 1800 copies (Rough Trade US) a été réalisé à partir du master original. Les suivants sont sortis à partir du master corrigé mais il existe deux versions différentes de cette version vinyle corrigée chez Rough Trade US. Pour les distinguer, indiquons que la pochette et le vinyle du troisième pressage sont moins épais et que le verso de la pochette comporte en haut à droite un code barre absent du premier. Poussons notre goût du détail jusqu'à préciser que vous pouvez lire dans le "sillon sans fin" (lock groove) près de l'étiquette centrale, sur le second pressage, "Rough 14", ce qui correspond à la référence anglaise et que le "1" a été griffonné sur le troisième pressage. Dans ces deux cas, on trouve la mention "Masterdisk HW". Compris ?

C'est le master corrigé qui a été utilisé pour l'édition cd de chez Rough Trade en 1989, bien que le livret indique 4mn58s pour Arabian Nights. A noter également que le titre Crush This Horn se voit qualifié de "part 1". On trouvera la "part 2" sur le premier album solo de David Thomas, The Sound Of The Sand.
Le coffret "Datapanik In The Year Zero" restaure le disque dans sa forme originale, avec l'instrumental Arabia et la version plus longue de Young Miles In The Basement. Lors de la préparation du coffret, une version inédite de Misery Goats, avec une partie de guimbarde, fut trouvée et utilisée à la place de l'originale.
Les rééditions cd, Cooking Vinyl (1999), Thirsty Ear et probablement S4, ainsi que les deux éditions vinyles Get Back, utilisent la même version que celle du coffret avec Arabian Nights en titre bonus.
La réédition cd Cooking Vinyl de mars 2010 peut être identifiée par la mention 2008 Master au dos de l'objet. Elle reprend l'ensemble des titres disponibles : la version originale du disque et les trois versions substituées au cours de l'histoire (Tribute To Miles, Arabian Nights et Misery Goats (Jew's Harp)).

Les lettrages et dessins de danseurs sont verts sur les différentes éditions et rééditions, sauf sur les deux éditions vinyles italiennes Base Record et Go International où ils sont jaunes.

Base Record était une compagnie italienne active dans les années 80. Sa spécialité était la distribution sous licence de labels comme Rough Trade ou Factory. Les quatre premiers albums ont fait l'objet d'une double édition entre 1980 et 1983, l'une sous la marque "Base Record", l'autre sous le nom d'un sous-label, Go International. La pochette de l'édition "Base Record" ne porte aucune mention du label ou tout autre élément qui marquerait son appartenance au marché italien. La référence indiquée est "ROUGH 14". Par contre, le disque vinyle a lui une étiquette spécifique "Base Record" (version noire, cf. The Modern Dance), avec le tampon et l'indication de la SIAE, la SACEM locale. Il y a deux versions de cette édition : la référence est ROUGH 14 Y5 sur l'étiquette centrale du disque pour la première. Sur la seconde, source d'une erreur, la référence est ROUGH 9 Y5.
Le verso de la pochette de l'édition "Go International" porte la mention "Made in Italy by Base Record, Bologna". La référence indiquée est "Rough 14". Le vinyle de cette édition a une une étiquette centrale spécifique "Go International" et porte la référence "GILP 14".

Le titre Young Miles In The Basement est simplement intitulé Miles sur la pochette des éditions vinyles de 1980. Il devient Tribute To Miles sur l'étiquette du disque chez Rough Trade et Base Record.

Nous avons recensé deux éditions en musicassette mais nous ne les avons jamais rencontrées, même pas sur le site Discogs.

L'édition vinyle italienne Get Back (Get 81 ou 081) est sortie à l'origine en 2001. Il y a eu une réédition, peut être en 2004 en même temps que l'édition "Lo-Cost", toujours en vinyle 180gr. Pour les distinguer, sous réserves, sur l'édition 2004 au verso de la pochette, logo du label, crédits de l'édition et code barre (8013252318115) sont tout en bas en bas alignés sur une seule ligne. Sur l'étiquette centrale de cette version, on trouve la référence GET 081 alors que c'est GET 81 sur la tranche de la pochette. Il est possible que la pochette de 2001 ne comporte pas de code-barre.
C'est l'édition originale, instrumentale, d'Arabia qui se trouve sur ces éditions Get Back.

L'album est présent dans le coffret Art Of Language sorti en 2016 chez Fire Records. La même année, le label a sorti une édition individuelle vinyle et une en cd. Comme le coffret, elle comporte la version originale, instrumentale, d'Arabia.

Pour être complet, ajoutons une erreur de pressage dans une usine italienne en 1980. Sous emballage du premier album de Joy Division, Unknow Pleasures (Factory Records - FACT10), un étrange disque propose en face A, la face A de cet album de Pere Ubu et en face B, la face B de celui de Joy Division.

Chroniques

Actuel n°12, octobre 1980 Pere Ubu est toujours en première ligne pour agiter la ferraille et l'angoisse des grandes villes américaines.
Mais, comparé à ses confrères du rock industriel, il a l'avantage de fondre ces bruits effrayants dans une musique ecoutable - sur certains morceaux.
Les voix paniquent, Ia batterie sonne comme une énorme boîte de conserve, les synthés qu'on écorche ronflent comme un clochard endormi dans un carton sur le trottoir.
Quelle époque !
Actuel n°12, octobre 1980

Rock & Folk 167 Ah, tous ces David ! Quels charmants garçons ! David Bowie - qui n'a vraiment rien d'un "scary monster"; - me trouble. David Byrne, le génial docteur, me fascine. Quant à David Thomas, ce haut représentant de la gent ubuesque, j'ai pour lui une très grande sympathie. Comprenez bien, je lui dois une fière chandelle : quelques secondes de "New Picnic Time" suffisent pour me réconcilier avec la vie. Rien que sa voix, rien que le formidable gazouillis de la musique, et voici que le destin titube honteusement, et voici que les plantes vertes se redressent et que tout respire enfin. Ça, c'est le pouvoir de Pere Ubu.
Ce bon David Thomas est un artiste en tous genres. "The Art Of Walking"... L'art d'avancer, celui de mettre un pied devant l'autre - et tant pis si l'on est de guingois - et de recommencer. Imperturbablement (en bon pataphysicien). Sans oublier quelques pirouettes. Cette musique est un véritable pied de nez à tous ceux qui se contentent du surplace. Le groupe se nomme Pere Ubu, et ce n'est pas pour rien. Ca nous permet de considérer d'emblée chaque nouveau disque avec une sorte de sourire intérieur, forme latente du plaisir. Utopie ? Non : ici, la fantaisie est liée à la conscience. La musique est élastique, c'est à dire très rigoureuse. De là vient toute la générosité d'un groupe qui sait rester touchant et chaleureux même aux confins de l'expérimentation ("Arabia", "Lost In Art", "Miles").
Pere Ubu a quitté Chrysalis pour Rough Trade, mais en revanche, producteur, graphiste et photographe sont ceux de toujours. Ce qui prouve que David Thomas a de la suite dans les idées, si bizarres soient-elles. Bien sûr, à la première écoute, "The Art Of Walking" déçoit un peu : il faut presque tendre l'oreille, le son semble plus maigre et ne possède pas en tout cas l'évidence à laquelle nous étions habitués. En fait, cette retenue, devient vite une jouissance et David Thomas n'est pas un timide. Ni un timoré. Il sait se faire entendre sans s'imposer, voilà tout. Seulement, la guitare de Tom Herman était charnelle et Mayo Thompson est aujourd'hui plus impalpable. Avec cet incroyable son rouillé ("Loop", "Rounder"). C'est à Mayo que l'on doit "Horses", et j'avoue avoir un petit faible pour cette ritournelle dissonante dans laquelle Allen Ravenstine, aux claviers, aime bien l'acidité synthétique. Voici le genre de mélodie que l'on aimerait entendra à la radio le matin quand les voisins de palier partent au turbin. Pas étonnant d'apprendre que Mayo voue un véritable culte à Françoise Hardy !
Le morceau précédent, "Lost In Art", est franchement inouï et hystérique. Très théâtral. Et "Rhapsody In Pink vous est aussi hautement recommandé. "That's my story "... avoue ce tordu de Thomas à la fin de son délire. Sûr, il connaît la "science des solutions imaginaires". Pere Ubu transforme tout ce qu'il touche. Même le spleen ! L'angoisse est aussi parfois au fond des sillons, mais Pere Ubu offre un art heureux et épanoui. Ça fera du bien à ceux qui flashent un peu trop sur Joy Division depuis quelques mois : ce qui est beau n'est pas toujours désespéré. Dans ce disque, on sent la sève, on respire l'humus sous l'asphalte des avenues. Et David Thomas chante comme s'il allait atteindre l'orgasme dans la minute suivante. Avec cette sorte d'excitation sensible qui renforce les certitudes les plus déraisonnables. Rien à voir avec les détenteurs de la connaissance new wave et autres falsificateurs modernes. Non, vraiment, Pere Ubu ne vous attire pas par quelque espérance trompeuse et ne chipote pas sur les sentiments. En plus de sa poésie sonore, il vous offre le luxe de l'humour. Allez, en piste les excentriques. Marcher au pas d'Ulm, ce n'est pas faire du jogging.
Eude Velouté, Rock & Folk, n° 167, Décembre 1980

Moderne 3 New Wave 9 Pere Ubu, c'est la musique de l'après-guerre. Un conflit atomique vient de ravager la presque totalité de la planète, les quelques survivants sont de véritables mutants ravagés par les irradiations et les bactéries synthétiques dévastatrices. Il continue cependant à s'entretuer sauvagement.
Moderne, n° 3, 3ème trimestre 1981

Et une galette sinistre de plus : les délires du Pere Ubu avec sa musique sombre, ses distorsions vocales, sa schizophrénie effrénée, ubuesque et dantesque. Une nouvelle pierre de l'ère post atomique.
New Wave, n°9, Mai 1981

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