Glitterhouse / GRCD 593 (UE), Janvier 2004
David Thomas : voix
Gene O'Connor : guitare, voix
Richard Lloyd : guitare
Craig Bell : basse, voix
Steve Mehlamn : batterie
Titres :
(1)(11) Bell/Laughner
(2) Thomas/Laughner
(3)(7)(10) Thomas/O'Connor
(4) Laughner/O'Connor
(5) Bell
(6) Thomas/Laughner/O'Connor
(8) Laughner/Clark/O'Connor
(9)(12) Laughner
Production & Mixage : Richard Lloyd
Studio : EGB Studios (New York City)
Mastérisation : Emily Lazar (The Lodge/NYC)
Graphisme : John Thompson (idrome)
Enregistré "live in the studio" durant l'été 2003 à New York (EGB Studios), produit et mixé par Richard Lloyd, le disque présente l'exacte set-list de la première tournée du groupe récemment reformé.
Le disque était à l'origine destiné uniquement à être diffusé lors des concerts de la tournée US de novembre et décembre 2003. Le groupe, excité par le résultat de l'enregistrement, a opté également pour une sortie commerciale, réalisée en 2004.
Label | Référence | Pays | Date | Commentaires | |
---|---|---|---|---|---|
Glitterhouse | GRCD 593 | UE | 26/01/2004 | cd | |
Bomba | BOM22198 | Japon | 25/01/2004 | cd | |
Smog Veil | SV50CD | US | 24/02/2004 | cd | |
Smog Veil/Morphius | DFM-058 | US | 24/02/2004 | lp |
Dos, Smog Veil (2004)
cd package, © idrome/John Thompson (2004)
Ils l'ont fait ! Suite à la réédition voici un an et demi de l'intégralité de leurs enregistrements (démos pourries et versions live tout aussi merdiques), les mythiques RFTT se sont reformés pour une tournée US qui a fait couler pas mal d'encre chez les bons zines US, puis, décidés à ne pas en rester là, ils ont été squatter le studio de leur ami Richard Lloyd (oui, le guitariste de Television) avec qui ils ont couché sur bandes tous leurs grands classiques, les "Sonic Reducer", "Final Solution", "So Cold", etc.
L'occasion de rappeler haut et fort - très fort même ! - que RFTT aurait pu être énorme, mais n'aura finalement pas été du tout, car le groupe n'aura pas duré bien longtemps. Dans ses rangs à l'époque, comme aujourd'hui, David Thomas et Cheetah Chrome. C'était avant qu'ils ne forment respectivement Pere Ubu et les Dead Boys, excusez du peu ! Pour la petite histoire, Stiv Bators aura même été chanteur des RFTT pour quelques concerts, dans une période transitoire, le groupe reprenant par ailleurs certains morceaux du répertoire, dont le sublime "Sonic Reducer".
Musicalement, c'est très enlevé, façon guitares décomplexés à tous les étages, visiblement enregistré dans l'urgence, mais avec une belle épaisseur de son (limite larsen général, par instants) et un laisser-aller général qui passe d'autant mieux que ces gars n'en sont pas à leur premier tapage diurne. Une belle leçon pour tous ces blancs-becs qui pleurent dès qu'ils ne sont plus dans les jupons de leur responsable marketing. "I love you rock & roll 'cause it satisfies my soul!", yeah ...
A ranger entre Dead Boys et Pere Ubu
Christophe Goffette, Crossroad, n° 17, Janvier 2004
Récemment, on a vu les présentoirs des temples de la culture se couvrir d'œuvres millésimées 1977. De Richard Hell à The Clash en passant par The Stranglers, les mauvais garçons du rock faisaient leur entrée dans l'Histoire officielle. En retrait, les initiés hésitaient entre joie (les gosses allaient pouvoir jeter leurs disques de Blink 182 et se mettre à Devo) et méfiance (le système ayant tendance à changer le sang en eau de rose).Toutefois, un grand nombre de formations essentielles manquaient à cette rétrospective, préservant une part de confidentialité à un genre né et mort en marge des circuits traditionnels. Parmi ces éternels oubliés des manuels, Rocket From The Tombs fait figure de cas d'école.
Formé à Cleveland en 1974 sous l'impulsion de David Thomas et Peter Laughner, ce groupe fait partie des pionniers qui ont posé les bases du mouvement punk, en adoptant avant tout le monde une attitude résolument anticonformiste. Il disparaît après trois années d'activité, mais ses membres continuent la lutte: Thomas et Laughner fondent Père Ubu, et le guitariste Gene O'Connor (alias Cheetah Chrome) rejoint The Dead Boys. De quoi nourrir un mythe solide, qui aurait pu s'éteindre avec la disparition progressive de leurs fans si le plus célèbre d'entre eux, Richard Lloyd, ne s'était chargé de les réunir en 2003 pour une série de concerts.
Dans son élan, le guitariste de Television s'est aussi occupé de l'enregistrement et de la production de Rocket Redux, premier album depuis vingt-sept ans, où le groupe reprend avec nostalgie douze titres de son répertoire original (dont le classique 30 Seconds Over Tokyo, popularisé par Pere Ubu). De manière surprenante, ces nouvelles versions sonnent exactement comme si elles avaient été prises sur le vif en 1974 dans le garage parental. À croire que les musiciens ont été décongelés avec leur matériel juste pour l'occasion. Passé ce sentiment de désuétude, c'est avec plaisir que l'on (re)découvre le charme bancal de ces compositions essoufflées, embryons proto-punk des éclats à venir, signes passés du no future. Indispensable pour tous les archéologues du rock.
Michaël Patin, Magic, Avril 2004
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